Pourquoi certains athées ne seront jamais convaincus par des preuves?     1ère partie

Quelqu’un demanda un jour au célèbre philosophe athée, Bertrand Russell, ce qu'il dirait à Dieu s'il se trouvait devant Lui après sa mort. Russell répondit : « Je Lui demanderais probablement : 'Monsieur, pourquoi ne m'avez-vous pas donné de meilleures preuves ?’ »

Pour Russell, comme pour beaucoup d'athées aujourd'hui, il faudrait une preuve évidente, une espèce de miracle qui n'a aucune explication possible dans le monde naturel. Ainsi, s’il y avait de meilleures preuves de l’existence de Dieu, les athées croiraient.

En entendant de telles affirmations, on est tenté de penser que croire en Dieu se résume aux preuves et à rien d'autre. De ce point de vue, c'est comme si nous avions un "compteur de preuves" dans la tête, et lorsque le "compteur de preuves" atteint un certain niveau, nous croyons en Dieu.  Mais est-ce vraiment aussi simple ? La croyance en Dieu dépend-elle simplement de preuves ou bien est-ce une question d’attitude du coeur ?

En fait, on peut citer trois raisons principales pour lesquelles une personne rejettera une déclaration de vérité :

Certains rejettent rationnellement : ils ont des doutes rationnels et accueilleraient volontiers des preuves.

Certains rejettent émotionnellement : leurs doutes sont purement émotionnels. Par exemple, quelqu’un vous dira: "Je connais beaucoup de croyants hypocrites. Si c'est ça Dieu, je n’en veux pas". Ou "J'ai des amis qui croient en Dieu et je ne voudrais jamais être comme eux."

Certains sceptiques ont été offensés par des croyants, d'autres ont été blessés parce qu'ils ont prié et n'ont pas vu de réponse à leurs prières, ou parce qu'une tragédie les a frappés et qu'ils pensent que Dieu en est la cause. Ils réagissent donc émotionnellement en se basant sur une certaine expérience de leur passé et ont du mal à surmonter les émotions négatives qui les empêchent d'évaluer la situation de manière impartiale.

Certains rejettent volontairement : certains athées résistent délibérément et refusent d'accepter tous les arguments avancés par les croyants. En fait, ils sont heureux de vivre comme ils l’entendent et déclarent : "Ce ne sont que des fables et des bêtises, je n'ai pas le temps de penser à ce genre de choses" ou bien "Je me fiche que ce soit vrai, je ne change pas ma façon de vivre." Certains peuvent même dire : "Je suis quelqu’un de bon, donc je ne me soucie pas de Dieu". Ils rejettent délibérément Dieu parce qu'ils ne veulent pas changer leur vie pour embrasser la vérité.

En fait, peu de gens rejettent la vérité pour des raisons rationnelles ; la plupart la rejette pour des raisons émotionnelles ou par un acte de volonté, et je dirais même que la majorité d'entre eux le font par un acte de pure volonté. Chacun veut être aux commandes de sa vie, être son propre maître, prendre ses propres décisions et poursuivre ses propres intérêts sans frein, en particulier sans les limites que Dieu pourrait nous imposer.

Le brillant mathématicien et philosophe français, Blaise Pascal, pensait que les preuves de l'existence de Dieu jouaient un rôle important. Cependant, ce n'était pas le facteur décisif.

Dans son livre magistral, Pensées, Pascal écrit : « Dieu a tempéré Sa connaissance en sorte qu’Il a donné des marques de Lui-même visibles à ceux qui Le cherchent et non à ceux qui ne Le cherchent pas. Il y a assez de lumière pour ceux qui ne désirent que voir et assez d’obscurité pour ceux qui ont une disposition contraire. »

Comme Pascal l’exprime clairement, les preuves de Dieu ne sont pas le problème. En d'autres termes, le problème ne vient pas de Dieu, le problème vient de nous, c'est une question de cœur.

Les idées de Pascal trouvent un soutien dans l'Ancien et le Nouveau Testaments. Parlant par l'intermédiaire du prophète Jérémie aux enfants d'Israël, Dieu dit : "Vous Me chercherez et vous Me trouverez, quand vous Me chercherez de tout votre cœur". (Jérémie 29:13)

Il n'y a pas d'exemple plus clair dans les Écritures que la réaction des Pharisiens à la résurrection de Lazare par Jésus : « On apprit que Jésus était à Béthanie. Les gens s’y rendirent en foule, non seulement à cause de Jésus, mais aussi pour voir Lazare qu’Il avait ressuscité. Alors les chefs des prêtres décidèrent aussi de faire mourir Lazare. Car, à cause de lui, beaucoup se détournaient d’eux pour croire en Jésus. » (Jean 12:9-11)

Confrontés aux preuves après que Jésus avait miraculeusement ressuscité Lazare d'entre les morts, les chefs des prêtres ne se sont pas repentis ni tournés vers Dieu. Au contraire,  ils ont conspiré pour tuer Lazare.

Ce passage met en évidence deux réactions diamétralement opposées. Beaucoup ont cru en Jésus à cause des preuves, mais cet événement miraculeux ne garantissait pas que tout le monde croirait. Certains --en l’occurrence les chefs des prêtres--, confrontés à la même preuve, ont choisi de la rejeter.

Lazare était une preuve indiscutable et vivante de l'identité de Jésus. Cependant, plutôt que de croire, les chefs des prêtres ont tout fait pour détruire ces preuves.

Pourquoi ? Parce que croire en Dieu implique des changements.

(À suivre)